Le manifeste des catégristes exédés

Je suis tombé au détour d’une lecture sur un texte qui pourrait prêter à rire si le sujet n’en était pas si grave.

Un bande de catégristes autoproclamés seuls et uniques défenseurs de la seule vraie fois s’attaque de plein fouet à la chienlit démocratique. Ils prétendent que leurs voix ne sont pas écoutées et leurs arguments balayés, rien de moins, mais ils en oublient surement qu’ils sont minoritaires. La démocratie est la loi du plus grand nombre et pas de ceux qui hurlent le plus forts.
Certes c’était bien vu de leur part d’ameuter autant de monde à la contre manifestation mais pour autant cela ne leur donne pas une légitimité suffisante pour faire ployer la loi.

Les pauvres à les en écouter les catholiques ne seraient plus qu’une minorité brimée par les autorités au pouvoir. Un instant comment se prétendre une minorité et faire valoir le poids du nombre. Se pourrait-il qu’il s’agisse ici d’une multiplication miraculeuse comme celle des poissons dans l’évangile ? Comme il ne sont pas à une contradiction prêt : je continue toujours ma lecture et je ne résiste pas à la tentation de vous en sortir quelques extraits choisis.

Nous sommes excédés par le sang et le gaz qui coulèrent en chaudes larmes.

Charles de Meyer (Nouvel Arbitre)

Rien que ça ? La police aurait tirée à balles réelles et on déploreraient de nombreux morts ? Comment les médias ont ils osé nous cacher tout ça. Mon Dieu mais c’est horrible …

[…] préfecture de police a traité comme de sous-citoyens.

Charles de Meyer (Nouvel Arbitre)

Les CRS pour tous, c’est aussi au programme. C’est bien une preuve de favoritisme que de recevoir les attentions des forces de l’ordre dans une manifestation. C’est étrange qu’on ne les aient pas plus entendu lors des précédentes manifestations : elles aussi dispersés par les mêmes moyens.

Ce n’est pas ici le lieu pour revenir sur les innombrables raisons qui fondent notre refus d’une loi inique et mensongère.

Camille (La Table Ronde)

Le dialogue sauce catégriste. Avec des arguments aussi démocratiques je me demande pourquoi on ne les as pas plus convié au débat.

La suite est tout aussi affligeante, on saute du coq à l’âne en ressortant des actes de vandalismes à l’encontre de quelques églises. Nul doute qu’il s’agit là de l’oeuvre de militants homosexuels venus voler des objets de cultes pour leur actes dépravant.

Je laisse au lecteur le soin de vérifier la véracité de mes extraits. Que le ciel vous tienne en joie.

La manif pour tous : les enfants en première ligne

La manif pour tous : les enfants en première ligne.

Franchement je savais depuis longue date que les catégristes ne brillaient pas par leur raisonnements brillants mais je ne m’étais pas encore imaginé qu’ils puissent prendre cette expression au pied de la lettre. Bien qu’ils soient passé maître dans l’art de la lecture au premier degré : il faut leur reconnaître une certaine maîtrise dans ce domaine de la bêtise.

Ce week-end à eu lieu la manifestation pour contre le mariage homosexuel, la guerre étant perdue : les catégristes ont encore essayé de faire parler d’eux en s’offrant un dernier baroud d’honneur, histoire de prouver leur existence. On se serait volontiers passé de cette (sur)exposition médiatique de poncifs arriérés mais il faut bien que les journalistes se nourrissent. En bon pères (et bonne mères) de famille, les joyeux crétins en col romain sont montés sur la capitale accompagnés de leur rejetons. Il est bien connu, et ce depuis 1968 que les manifestations sont de bien agréables endroits pour y emmener sa marmaille.
Comme toujours ils ont été solidement accueillis par les représentants des forces de l’ordre. Les CRS, tout comme les catégristes, ne brillent pas souvent par la qualité de leurs réflexions, à leur décharge ils ne sont pas payés pour bien au contraire. Réfléchir ce n’est jamais bien vu dans l’armée.

Les manifestants voulaient, comme toujours, se frayer un passage vers l’Elysée et comme toujours ils se sont fait refoulés. Rien de surprenant, bien au contraire. Tout mouvement de foule qui se dirige vers le chef lieu d’une instance dirigeante se retrouvera face à une présence policière proportionnelle à l’importance des forces en présence, c’est le théorème de Gaule. Rien de bien nouveaux sous le ciel hexagonal si ce n’est la présence d’enfants dans les rangs des agités. Mettre des gosses en première ligne des gudards en voilà une riche idée. Avec un peu de chance, les marmots passeront au dessus des coups de matraques et des gaz lacrymogènes, après tout Dieu les gardent.
La voilà la riche idée des catégristes nouvelle génération : impliquer directement les enfants dans leur combat. En faire des martyrs me diriez vous ? Et bien non, un martyr est un individu qui se sacrifie pour ses idées ou sa religion et pas un innocent poussé par des parents imbéciles dans un combat auquel il n’entend rien et qui ne le concerne certainement pas.

Si des individus ont voulu prouver qu’ils n’étaient pas aptes à élever des enfants c’est chose faites.

Le pape nouveau est arrivé

Le pape nouveau est arrivé, ça s’arrose un peu moins que le beaujolais mais c’est une nouvelle qui marque l’actualité quand même.

Après des tonnes d’expertises diverses et variées des autoproclamés spécialistes en conclave, qui se sont toutes avérées aussi fausses que fantaisistes, une fumée blanche c’est enfin élevée. On repasserait bien la scène au ralenti, le travelling avant sur la cheminée en zinc, la légère brume blanchâtre qui se transforme bientôt en honnête fumée blanche … quel moments d’intense émotion.
Un nouveau pape trône désormais à la tête de l’église catholique, soit.

Attention la suite de ce post contient des passages et des propos probablement compatibles avec les discours des chiennes de gardes. Vous êtes prévenu.

Un nouveau pape trône à la tête d’une institution passablement archaïque et phallocrate : faut il s’en réjouir pour autant. N’étant ni catholique, ni croyant et potentiellement hermétique à la grâce, je suis moins touché que d’autres par le changement de tête pontifical. En fait et pour parler cruement je m’en tartinerais volontiers les deux faces de ma biscotte de cette élection. Toutefois je ne peux me priver du plaisir de refroidir les candides à la fraîcheur de la bonne douche écossaise de la réalité. C’est mon coté pervers et je l’assume pleinement.

Certains pensent que ce pape sera proche des pauvres que les précédents, plus humain, plus humble, c’est bien mais concrètement ça donne quoi ? Cela ressemble beaucoup aux conjonctures habituelles que l’on fait à chaque nouvelle élection. Je doute que les cardinaux soit du genre réformiste et se soit décidés à la dernière minute à élire un beatnik réformateur. A bien y regarder l’église n’évolue pas beaucoup, le moindre changement de virgule dans un dogme est ressenti comme un séisme par le saint siège. De nombreux thèmes ne semblent toujours pas au gout du jour : afin d’éviter la facilité : je ne m’attaquerais pas au rejet de l’homosexualité par l’église. Cette dernière semble parfois plus proche des néo nazis 1 et des pédophiles que des gays, je ne m’étendrais pas plus sur le sujet vous devinez mon opinion là dessus.
Que les skinheads de bonnes familles se rassurent : le nouveau pape est radicalement contre l’hérésie homosexuelle.

Nous sommes entré de plein pied dans le deuxième millénaire et l’église catholique est toujours aussi rétrograde sur la place des femmes en son seing. Aux dernières nouvelles : une femme ne peut toujours pas célébrer de messe, et toujours de mémoire aucune femme n’a de poste dans la hiérarchie catholique. La grande question est de savoir pourquoi persister dans une telle démarche.
On aurait pu croire que l’église allait vouloir se mettre en mouvement et tenter de combler le fossé qui la sépare de la réalité de notre époque et bien non. A croire que les fossiles du Vatican confondent encore intemporalité et arriérisme. Les intégristes à la croix de bois n’ont-ils toujours pas pardonné le péché originel d’Eve ? Tant de bonne questions qui ne vont pas passionner les foules mais qui méritaient à mon gout d’être soulevé.

A quand une femme curée ?

1 Mgr Williamson par exemple, réintégré par Benoit XVI

Pop

Le pape vient de démissionner et maintenant le monde est presque en ébullition en attendant la suite. Enfin le monde catholique s’entend, je pense sans trop m’avancer que les musulmans s’en battent le sajada et que les juifs s’en secouent méchamment les peots. Sans offense bien sur.

Les temps changent et on pourrait croire que les papes restent les mêmes et bien pas tant que ça finalement. Si maintenant le Saint Père peut démissionner de sa charge (ce qui est une première dans l’histoire de la chrétienté) on peut s’attendre à d’autre modification de ce genre. Par exemple il ne serait pas exclu que le droit de grève lui soit acquis.

Ne serait il pas normal que le Saint Père manifeste auprès de son supérieur direct (Dieu en l’occurrence) quelques résistances sur la gouvernance des choses d’en bas. Quand on sait les considérations bassement matérielles qui poussent la SNCF à faire le piquet ce serait parfaitement justifiable. A quand le syndicat des représentant des grandes religions ?

Aux termes des avancées sociales, il serait bon aussi d’offrir au Saint Padré le droit de bénéficier comme tout bon travailleur de congés parentaux. Ce ne serait pas la première fois à travers l’histoire qu’un pape se découvre une descendance ou se mette à accoucher durant la messe. Pardon, ce n’est plus possible désormais puisque qu’un cardinal s’assure de la présence des couillons papistes avant la prise des fonctions de l’élu et de s’exclamer : Il en a une belle paire et elles sont bien pendante comme nos figues. Vous y penserez la prochaine fois en mangeant votre tartine de confiture.

Voilà en gros, ce que personnellement, je pense que nous sommes en droit d’attendre comme évolution de la part de l’église catholique. Contrairement à ce que pourraient prétendre quelques gratte papiers en mal de scribouille juteuse : il me semble peut probable que nous ayons droit à d’autres évolutions plus probables. A en croire la frange conservatrice des cathégristes (catholiques intégristes, néologisme du cru : abusez en) le sauveur serait née quelque part entre la Normandie et la Champagne. Il est donc tout à fait naturel, à les écouter toujours, que le pape soit un vieux blanc européen et conservateur et pas un aborigène ou un autochtone subtropical. Ceci malgré la plus forte concentration d’adorateur du Christ dans les zones sus nommées, allez comprendre : les voies du seigneur sont aussi impénétrables que le conclave.
Je ne pense pas non plus que le nouveau pontife sera plus ouvert que ses prédécesseur à la question de la place de femmes. Il faut bien que quelqu’un s’occupe des enfants et fasse la cuisine pendant que les hommes vont à la messe. La question homosexuelle subira le même traitement : à l’index.

Que les cathégristes se rassurent ce n’est pas le nouveau pape qui leur reprochera de lire Rivarol en pensant au bon vieux temps.

Que le ciel vous tienne en joie.

L’immolation, un nouveau phénomène de mode ?

Immolation :
1) mot masculin, du latin immolare (offrir en sacrifice) sacrifice religieux.
2) Phénomène de mode lancé par un moine tibétain et repris par des chômeurs en mal de reconnaissance et des adolescents au cerveau ramolli par l’abus de médias sociaux.

J’aimerais croire que la deuxième définition n’est que l’exaltation de ma mauvaise fois et qu’aucune once de vérité ne se cache dessous. Trois fois hélas, quatre fois si le coeur vous en dis, je ne vais pas vous mentir d’avantage, je n’y crois pas moi-même. L’actualité télévisuelle nous a défrayé il y a peu une série terrifiante de cas d’auto-immolation par le feu. Tout à commencé avec le suicide en grandes flammes d’un chômeur en fin de droit de la région nantaise. Le bougre n’a trouvé d’autres moyens pour attirer l’attention du Pole Emploi que de partir en fumée.
Une solution d’autant plus radicale qu’efficace pour faire baisser les chiffres du chômage. Je doute que Jean-Marc A. ancien maire de cette ville est trouvé la publicité à son gout.

Quelques jours plus tard c’est un lycéen qui décide de craquer l’allumette dans l’enceinte de son établissement scolaire. Un exemple qui sera à son tour suivi par une autre lycéen en mal de vivre.

Des gestes tragiques mais qui laissent cependant songeur sur quelques points. Certes la jeunesse française ne se porte pas comme un charme mais cela ne date pas d’hier. D’aussi loin que je me souvienne : il n’a jamais fait bon d’être jeune en terre gauloise. La situation des chômeurs, n’en déplaise à certains partisans de l’ultra-capitalisme n’est pas non plus la panacée. De là à ce que certains d’entre eux fassent le grand saut ça n’a toujours rien d’étonnant.

Ce qui me chagrine en revanche c’est la sacralisation de la boite à conneries (la télévision si vous préférez). On peut cracher sur tout et n’importe quoi à condition bien sur de ne pas éteindre la boite à images. Nombreux sont ceux qui dénigrent les même programmes qu’ils regardent religieusement, avec en tête de liste : la fameuse messe de vingt heures.

Il est navrant de constater que la mise en lumière de ses bûchers à sans aucun doute provoqué des vocations. Il ne serait pas faux d’imputer une part de responsabilité aux informations dans l’engouement qui à découlé de l’auto-immolation nantaise. Je doute que les journalistes prennent l’initiative d’eux mêmes puisque ce genre de sujet est très vendeur en terme de parts d’audience.
On ne peut cependant pas tout mettre sur le dos des apôtres du vingt heures, ils ne peuvent pas être tenus seuls responsables de cette vague macabre. Juste complices tout au mieux ou pire.

Il ne nous reste plus qu’à espérer que le journal nous gratifie d’une page spéciale sur le macramé ou le point de croix pour faire naître des vocations plus saines que celle de martyr.

Que le ciel vous tienne en joie.

La saint Valentin, non merci.

Je déteste les fêtes commerciales, toutes et sans aucune distinction, et plus particulièrement Noël et la Saint Valentin. Vous vous doutez sans aucun doute qu’à la date ou je poste ce billet : c’est principalement la pseudo fête des amoureux qui va s’en prendre pour son grade. Par essence je suis réfractaire aux débordements mielleux, hydrophobe à l’eau de rose et je fait des réactions épidermiques au mièvre dégoulinant. Ce n’est pas très fair-play de tirer sur une ambulance mais c’est tellement amusant que je ne vais pas me priver d’avantage de ce plaisir sadique.

La saint Valentin est une plaie qui tombe régulièrement chaque année au début du mois de février. Les premiers symptômes manifestes de l’infection sont une profusion d’angelots rondouillards nus comme des vers agrémentés d’une profusion de coeurs rougeâtres. Difficile de faire quelques pas dans les rues sans être visuellement agressé par cette profusion de guimauve outrancière. La civilisation n’a pas que du bon loin de là, et on comprend aisément le choix des ermites qui choisissent le désert comme lieu de résidence principal. Pour tout ceux qui n’ont pas la chance de vivre prêt du Sahara, il ne vous reste qu’à serrer les dents en attendant que ça passe.

Cette manifestation ne fait pas que des grincheux, elle fait le bonheur des amateurs de pédopornographie, des fleuristes et des tenanciers des sex-shops. Inutile de prendre cet air surpris et vertueux : il est désormais de bon ton de faire ses courses dans un love-shop (c’est l’identique d’un sex-shop mais en plus branché). Sautant sur l’occasion, ils ne se sont pas privés de dérider le cupidon en version X et de décliner leurs accessoires sur la thématique susnommée. Regardez les publicités autours de vous et si vous voyez un angelot avec une flèche dans le derrière c’est que vous êtes sur la bonne voie. Loin de moi l’idée de juger du ridicule, pourtant évident, de la chose.
Les fleuristes ne sont pas en reste, il vont essayer de jouer sur le sentiment de culpabilité du mâle qui aurait oublié de descendre la poubelle pour essayer de lui refourguer une composition florale aux vertus soit disant aphrodisiaques. Les seuls effets visibles se feront au niveau du portefeuille de la victime, pour le reste rien n’est moins sur. De nos jours, il faut bien plus qu’un bouquet et de quelques beaux mots pour se racheter de sa goujaterie. On obtient aussi de très bons résultats avec du GHB et une pelle pliante.

J’imagine bien derrière leurs écrans certains se renfrogner en se disant que l’auteur de ce billet est sans nul doute un célibataire frustré qui se venge comme il peut du bonheur environnant. Ils se trompent lourdement, et si j’avais un peu d’égard pour leurs jugements : je tenterais de les détromper. Certes je n’emmènerais pas ma tendre moitié au restaurant ce soir et je ne reviendrais pas les bras chargé d’un lourd bouquet de fleurs. Je n’ai nul envie d’emmener Dame Kiwi dans un restaurant transformé pour l’occasion en cantine pour moutons suiveurs écervelés. Je conçois parfaitement le rendez-vous romantique sans une assemblé de crétins qui se regardent dans le blanc de leur regard bovin en s’échangeant des platitudes à faire passer la Belgique pour une chaîne de montagne. Je n’ai aucune envie que le cuisinier s’amuse a faire des coeurs dans mes plats, ou de voir les plats la carte renommés à grand renfort d’expressions toutes droit tirées d’un roman de midinette à la manque. Il n’y aura pas plus de tziganes violonistes et pique assiette voletant autour de mon assiette ni de que titres de rap dans le walkman d’un skinhead.

Que Dieu vous l’allonge.