La saint Valentin, non merci.

Je déteste les fêtes commerciales, toutes et sans aucune distinction, et plus particulièrement Noël et la Saint Valentin. Vous vous doutez sans aucun doute qu’à la date ou je poste ce billet : c’est principalement la pseudo fête des amoureux qui va s’en prendre pour son grade. Par essence je suis réfractaire aux débordements mielleux, hydrophobe à l’eau de rose et je fait des réactions épidermiques au mièvre dégoulinant. Ce n’est pas très fair-play de tirer sur une ambulance mais c’est tellement amusant que je ne vais pas me priver d’avantage de ce plaisir sadique.

La saint Valentin est une plaie qui tombe régulièrement chaque année au début du mois de février. Les premiers symptômes manifestes de l’infection sont une profusion d’angelots rondouillards nus comme des vers agrémentés d’une profusion de coeurs rougeâtres. Difficile de faire quelques pas dans les rues sans être visuellement agressé par cette profusion de guimauve outrancière. La civilisation n’a pas que du bon loin de là, et on comprend aisément le choix des ermites qui choisissent le désert comme lieu de résidence principal. Pour tout ceux qui n’ont pas la chance de vivre prêt du Sahara, il ne vous reste qu’à serrer les dents en attendant que ça passe.

Cette manifestation ne fait pas que des grincheux, elle fait le bonheur des amateurs de pédopornographie, des fleuristes et des tenanciers des sex-shops. Inutile de prendre cet air surpris et vertueux : il est désormais de bon ton de faire ses courses dans un love-shop (c’est l’identique d’un sex-shop mais en plus branché). Sautant sur l’occasion, ils ne se sont pas privés de dérider le cupidon en version X et de décliner leurs accessoires sur la thématique susnommée. Regardez les publicités autours de vous et si vous voyez un angelot avec une flèche dans le derrière c’est que vous êtes sur la bonne voie. Loin de moi l’idée de juger du ridicule, pourtant évident, de la chose.
Les fleuristes ne sont pas en reste, il vont essayer de jouer sur le sentiment de culpabilité du mâle qui aurait oublié de descendre la poubelle pour essayer de lui refourguer une composition florale aux vertus soit disant aphrodisiaques. Les seuls effets visibles se feront au niveau du portefeuille de la victime, pour le reste rien n’est moins sur. De nos jours, il faut bien plus qu’un bouquet et de quelques beaux mots pour se racheter de sa goujaterie. On obtient aussi de très bons résultats avec du GHB et une pelle pliante.

J’imagine bien derrière leurs écrans certains se renfrogner en se disant que l’auteur de ce billet est sans nul doute un célibataire frustré qui se venge comme il peut du bonheur environnant. Ils se trompent lourdement, et si j’avais un peu d’égard pour leurs jugements : je tenterais de les détromper. Certes je n’emmènerais pas ma tendre moitié au restaurant ce soir et je ne reviendrais pas les bras chargé d’un lourd bouquet de fleurs. Je n’ai nul envie d’emmener Dame Kiwi dans un restaurant transformé pour l’occasion en cantine pour moutons suiveurs écervelés. Je conçois parfaitement le rendez-vous romantique sans une assemblé de crétins qui se regardent dans le blanc de leur regard bovin en s’échangeant des platitudes à faire passer la Belgique pour une chaîne de montagne. Je n’ai aucune envie que le cuisinier s’amuse a faire des coeurs dans mes plats, ou de voir les plats la carte renommés à grand renfort d’expressions toutes droit tirées d’un roman de midinette à la manque. Il n’y aura pas plus de tziganes violonistes et pique assiette voletant autour de mon assiette ni de que titres de rap dans le walkman d’un skinhead.

Que Dieu vous l’allonge.